Washington orthogonal et St Petersbourg
Bastides bienvenue :
 
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Villes Neuves 
 
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Bastides:
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2- Cordes ..Libourne. ..Monpazier..Monflanquin.
..Vianne..Villeneuve/Lot.
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Définition de "Bastide",
leurs caractéristiques,
leurs Chartes.
Le Tracé orthogonal,
la Place,
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les Remparts : avec ou sans.
Chateau : avec ou sans
Puits et ponts
Bastides Modèles.
Contexte historique.
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Présentation par :
Cartographie
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Centre Etude Bastides,
Bibliographie,
Glossaire,
Toponymie
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Bastides Répertoire
par fondateurs:
Cisterciens
par départements,
sur sites internet
par bastides :
            A à M
              N à V
par Thèmes
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L'orthogonalité :
dans l'Antiquité,
dans la théorie.
dans les arts
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Annexes sur :
les villes en étoile,
les "circulades",
Sauvetés  et  castelnaus

 

http://www.geocities.com/journal_urbi/journal/washington.htm

 

Washington /St-Pétersbourg
Histoire secrète de deux capitales

 

 

Washington et Saint-Pétersbourg ont, pour un œil non averti, peu de point en commun. Pourtant, après une rapide lecture du cours de M. Yérasimos…oh surprise, ne s’agirait-il pas par hasard de deux villes régulières, autrement dit « planifiées » ? Mais la ressemblance ne s’arrête pas là. En effet, que ne fut pas ma surprise !?! quand j’appris que ces deux capitales furent bâties lors du même XVIIIème siècle, et que leurs principaux concepteurs étaient originaires de notre beau pays…
Ces deux architectes firent ainsi les beaux jours de la « planification » à la française. L’organisation urbaine qui en découle est très fortement influencée par le végétal et les théories du paysagisme héritées ou contemporaines.
 

St-Pétersbourg, une capitale d’empire conçue comme un jardin royal.

En 1703, Pierre Ier décide d’installer sur le delta de la Neva sa future capitale. Mais ce n’est qu’en 1716 qu’il trouve le « planificateur » qu’il cherche, en la personne de l’architecte J.B Le Blond. Alors que, les travaux de drainage et de creusement des canaux, par l’architecte Italien Domenico Trezzini, sont déjà bien entamés, l’empereur demande à Le Blond de lui proposer un plan d’ensemble, tourné vers la modernité.
Cependant, le projet se vit obliger de proposer un mode de distribution et de répartition très précis de la population. En effet, la consigne du Tsar fut claire, il fallait rassembler les ethnies en les tenants séparées dans des «ghettos» afin d’éviter toute friction. Chaque quartier devait disposer de son propre marché, de son terrain de jeux et de son lieu de culte.

Très influencé par les travaux de Le Nôtre, Le Blond va transposer les haies en bâtiments, les massifs végétaux en quartiers. L’art des jardins servira à dessiner la capitale de l’empire russe.


Le projet de LeBlond

Au centre, le secteur du palais, entouré par les quartiers d’habitations très fortement organisés socio-culturellement.

En vertu d’une logique distributive exigée par l’empereur, Le Blond tracera des barres de logements en L, et répétera ce motif ordonné autant de fois que nécessaire.
Le rayonnement des travaux de Le Nôtre en Europe, à cette époque, a sûrement beaucoup joué dans le choix de l’ « urbaniste » et sur le projet lui-même. A.Corboz (1) souligne que « Le jardin à la française est un fabuleux modèle et il n’est pas étonnant que Versailles ait fasciné les puissants, car il ne propose pas seulement une rationalité, une composition formelle purement pratique, il est aussi d’une grande richesse symbolique »
 

Washington, une ville qui cache la forêt

80 ans plus tard, en 1790, le major et architecte Pierre Charles L’Enfant propose un plan pour la nouvelle capitale du jeune Etat fédéral, regroupant alors 13 Etats. Donner à la nation américaine une capitale n’est pas une mince affaire. Entre 1774 et 1800, elle a changé onze fois de siège.
Afin de calmer les susceptibilités que peut entraîner le choix d’un lieu aussi symbolique, certains proposèrent le principe d’une capitale itinérante. Mais, un lieu neutre, inhabité, finit par faire consensus : une colline entre le Maryland et la Virginie. Washington était né.

Le projet de L’Enfant concerne 24 km², il imagine que 500 000 personnes viendront y vivre rapidement. (aujourd’hui, la ville compte 640 000 hab.). Rien n’est trop grand pour le nouveau monde.
Une étude trop succincte du projet, classe Washington dans la catégorie : villes régulières, avec un plan orthogonal devenu un classique des villes étasuniennes.

Le Capitole, perspective de la Maison Blanche
 

En fait, l’organisation urbaine proposée se calque sur les principes des plans des forêts de chasse en France. Le contexte très boisé du site se prête aisément à cette expérience. Les organes du pouvoir, hormis le judiciaire, se font face à chaque bout d’une grande artère. La Maison Blanche et le Capitole, ainsi liés, diffusent chacun un « rayonnement » d’avenues dans toute la ville.
Aujourd’hui, le caractère naturel du projet a été fortement altéré par la poussée de développement urbain.
 

Plan masse du projet de L’Enfant


 

Les points indiquent les trois pouvoirs : exécutif et législatif, sur un même axe et judiciaire en retrait. A l’intersection des rues en diagonales de ces axes, L’Enfant avait prévu une quinzaine de squares pour la population.

ALFRE...D

1. Andrée CORBOZ est historien de l’art et de l’architecture, urbaniste, chercheur, juriste de formation. Il est professeur émérite de l’école d’architecture et d’urbanisme de Zurich. Il se consacre aujourd’hui à la recherche et à l’écriture.
Son ouvrage, Deux capitales françaises, St Pétersbourg-Washington ( Editions Infolio, coll. Archigraphy», 119p, Nbrs illustrations, 29 euros), est le fruit de quinze années de travail.

Plus de photos de Washington, http://www.kestan.com
Plus de gravure de Washington, http://photos.shoppingsavvy.com/U.S.-Capitol-Photos.html
Plus de photos de Saint Pétersbourg, http://300online.ru/fr/postcard/r900.htm


 

 

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