Turin orthogonale
Bastides bienvenue :
 
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Villes Neuves 
 
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Bastides:
1- tableau des "modèles"
2- Cordes ..Libourne. ..Monpazier..Monflanquin.
..Vianne..Villeneuve/Lot.
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Définition de "Bastide",
leurs caractéristiques,
leurs Chartes.
Le Tracé orthogonal,
la Place,
la Halle,
les Maisons,
les Cornières un problème,
les Andrones,
L'église
les Remparts : avec ou sans.
Chateau : avec ou sans
Puits et ponts
Bastides Modèles.
Contexte historique.
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Présentation par :
Cartographie
Musée des Bastides,
Centre Etude Bastides,
Bibliographie,
Glossaire,
Toponymie
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Bastides Répertoire
par fondateurs:
Cisterciens
par départements,
sur sites internet
par bastides :
            A à M
              N à V
par Thèmes
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L'orthogonalité :
dans l'Antiquité,
dans la théorie.
dans les arts
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Annexes sur :
les villes en étoile,
les "circulades",
Sauvetés  et  castelnaus

 

http://www.comune.torino.it/canaleturismo/fr/histoire.htm



Histoire de la ville

Fondé il y a deux mille ans par Auguste, qui y rassembla ses troupes pour surveiller les frontiéres de l'Italie du Nord, Turin était à l'époque un centre militaire entouré de remparts et au plan carré, d'après la configuration du "castrum" romain. A l'intérieur des ancien murs, la structure urbaine demeura pratiquement intacte durant plusieurs siécles, pendant la domination des Lombards et des Francs et pendant tout le basse Moyen-Age, lorsque la ville fut Mêlée aux faits institutionnels complexes entre la suprématie épiscopale et une autonomie comunale précaire avant que les Acaja ne consolident leur contrôle sur la ville. Il faudra attendre le XVe siècle, lorsque le duc de Savoie réunit toutes les provinces du Piémont sous sa férule administrative et politique, pour assister à l'essor de la ville de Turin, élue capitale du duché.

Dans la première moitié du XVIe siècle, la ville, impliquée dans le conflit entre les Française et les Habsbourg, consolide son propre système de défense en se dotant de bastions angulaires. Ces travaux se poursuivent pendant la longue période de l'occupation française (1536-1557). Le duc Emanuele Filiberto, après avoir repris possession de ses territoires à la suite de la victoira remportée lors de la bataille de Saint- Quintin et du traité de Cateau-Cambrésis (1559), élite Turin nouvelle capitale de l'Etat de Savoie.

Bien que la politique du gouvernement privilégie la reprise économique, productive et culturelle de la ville, d'après le modèle des grandes capitales européennes, les ressources disponibles sont essentiellement affectées à la réorganisation stratégique de l'État, afin de l'adapter aux nouvelles techniques de siège et de défense. L'architecte Francesco Paciotto, né à Urbin, se voit confier la tâche de restructurer les forteresses médiévales et de faire démarrer les travaux de construction de la Citadelle, une structure fortifiée en forme d'étoile, dont la porte principale, appelée "Mastio" (Donjon), est toujours visible.

Le renouvellement de la ville ne dépasse donc pas le stade du projet. Les interventions se bornent à un nettoyage superficiel de la ville, qui garde toujours sont ancien configuration. Seul exemple de mécénat artistique de l'époque, l'évêque Domenico Della Rovere appelle en 1498 un architecte de l'Italie centrale pour la construction du Duomo di San Giovanni, l'un des rares témoignages turinois de la Renaissance.

Le duc porte également une grande attention aux territoires qui s'étendent en-dehors des remparts de la ville. Le projet du Parc Royale du Viboccone, dans la zone nord-orientale de la ville, remonte à la fin du XVIe siècle et comporte la construction d'édifices et de jardins. C'est probablement de ce parc que Torquato Tasso, qui séjourna à Turin entre 1578 et 1579, s'inspira pour écrire certains vers de sa "Gerusalemme Liberata".

La volonté de renouvellement urbaniste et architectonique de la ville, affirmée par Emanuele Filiberto, ne se concrétise qu'avec son successeur Carlo Emanuele I (1580-1630), qui confie à l'architecte Carlo Castellamonte la réalisation du premier agrandissement en direction sud de la ville carrée. Cette première phase du plan d'expansion de Turin est à l'origine de la configuration qui en fait une ville ordonnée, aux tracés orthogonaux caractérisée par une architecture linéaire, rigoureuse, voire austère. Piazza San Carlo, "coeur" de ce développement, est un des exemples les plus élégants de ce goût architectonique.

Dans la partie la plus ancienne de la ville, notamment Piazza Castello, les édifices publics prennent l'aspect que nous leur connaissons aujourd'hui. Le Palais Royal est bâti sur les ruines de l'ancien Palais Episcopal. Palazzo Madama, où s'élevait jadis l'ancienne porte Praetoria romaine, puis le château de la famille d'Acaja, s'enrichit en 1718 d'un avant-corps et d'un escalier d'honneur, dessinés par Juvarra. Vers la fin du XVIIe siécle, Guarino Guarini réalise quelques-uns parmi les édifices les plus prestigieux de Piazza Castello: l'église de San Lorenzo et la Cappella della SS. Sindone (chapelle du sacré-linceul), dont les coupoles animent et allégent l'élégance un peu sévère de la place dessinée par Vittozzi.

A côté des nombreux témoignages architectoniques du pouvoir ducal, la construction en 1659 de l'Hôtel de Ville offre l'image d'une individualité urbaine qui s'oppose parfois à celle de l'État.

Si d'une part, ces dernières décennies voient les grandes transformations urbanistes et architectoniques, la ville de Turin, d'autre part, doit faire face à une période très tourmentée du point de vue social. En 1630, une épidémie de peste sévit dans la ville, en décimant sa population. Les survivants ont laissé des témoignages émouvants de cet événement dramatique dans la chapelle votive et sur la plaque commémorative de via Cardinal Massaia.

Entre la fin du XVIIe et le début du XVIIIe siècle, Turin ne cesse de se développer, d'après le programme de rationalisme urbaniste favorisé par les ducs et réalisé à travers les projets des architectes de cour, auxquels l'on doit les deuxième et troisième agrandissements de la ville.

Au cours de ces décennies entre deux siècles, la ville doit affronter une longue période de guerre, qui aboutit en 1706 au siège des Français, rompu par l'arrive des troupes autrichiennes alliées et le sacrifice héroïque accompli par Pietro Micca dans les galeries souterraines de la Citadelle. La Basilique de Superga fut érigée entre 1714 et 1717 en signe de gratitude pour la victoire remportée. Son projet fut confié à Filippo Juvarra.

Vittorio Amedeo II, devenu roi à la suite du traité de Utrecht (1713), s'engage à consolider sa monarchie absolue, en réorganisant l'armée, les structures gouvernementales et bureaucratiques, en accordant à la bourgeoisie davantage de pouvoir dans la gestion de l'administration, tour en limitant l'emprise de la noblesse et du clergé sur la vie économique.

Le renouvellement des fonctions administratives, politiques et militaires est à l'origine de la création de nouvelles institutions, telle que les Secrétariats d'État et de Guerre ou le Conseil d'État. Le roi donne des disposition précises pour l'organisation des Archives de Cour. De nouveaux palais accueillent les Quartiers Militaires et les Secrétariats d'État, dont l'aile donnant sur la piazzetta Reale s'élargit jusqu'à incorporer l'Académie Militaire.

Dans le domaine économique, l'on assiste à un série de transformations, notamment sur le plan de l'organisation du travail et de l'apprentissage. Des documents royaux témoignent d'une volonté précise de réglementer l'ensemble des activités commerciales de la ville, surtout en matière de flux des marchandises et de prix. A titre d'exemple, citons Benedetto Carpano, l'inventeur du vermouth, qui symbolise l'espeit entrepreneurial de l'époque.

Au cours du XVIIIe siècle, dans le cadre de l'activité de reconstruction de l'État entreprise par Vittorio Amedeo II et ses successeur, il y a lieu de rappeler le développement de l'instruction et, plus particulièrement, de l'Université de Turin, fondée au XVe siècle.

L'athénée turinois est transféré dans un nouveau bâtiment (via Po) et c'est justement Vittorio Amedeo II qui délibère sa transformation de structure libre à institution de l'Etat.

Dans l'ancien siège de l'Université, qui accueille aujord'hui les secrétariats des facultés, de nombreuses plaques commémorent les professeurs qui se sont succédé sur les chaires les plus prestigieuses. Dans le domaine tant littéraire que scientifique, la recherche et l'enseignement revendiquent d'illustres personagges. Au n.29, via Lagrange, une plaque indique l'habitation de Giuseppe Luigi Lagrange, l'un des plus grands mathématiciens du XVIIe siècle. Toujours dans le domaine culturel, de nombreux intellectuels de l'époque partagent les même opinions réformatrices et éclairées. Via Alfieri, au coin de Piazza San Carlo, il y a maison où Vittori Alfieri habita pendant cinq ans et où il écrivit ses premières tragédies.

En 1792 le Règne de Sardaigne de Vittorio Emanuele III entre en guerre contre la France révolutionnaire qui annexera le Piémont quelques années plus tard. Les quinze ans d'exil de la dynastie piémontaise ajoutés aux conséquences de la domination française sont à l'origine d'un nouvel ordre politique qui influence positivement le rôle de la bourgeoisie et la propulse aux premiers échelons des activités politiques et administratives. Mais l'union du Piémont à la France s'avère plutôt néfaste pour l'économie piémontaise. Simultanément, une nouvelle phase de développement urbaniste s'amorce avec la décision de Napoléon d'abattre les murs d'en centre entourant la ville a fin de mieux l'adapter aux exigences d'un nouveau système de guerre de mouvement. Cette décision sera à l'origine d'agrandissements ultérieurs de la ville dans le décennies futures; si ces derniers remaniements continuent de garder le plan géométrique des rues propre au XVIIIe siège, ils décrètent la désaffection d'un plan urbaniste trop rigidement programmé. Le premier Bourg appelé Nuovo, construit sur ce modèle, est commencé entre 1822 et 1829. Le fleuve Pô fait partie du tissu urbain en tant que trait d'union entre la place du XIXe siècle consacrée à Vittorio Emanuele I et l'église de la Gran Madre, érigée en signe de gratitude par le corps décurionnel pour le retour de ce même souverain en 1814.

Arrivent ensuite les années de la restauration, au cours desquelles la volonté de remettre en place tous les aspects caractérisant le règne de la période antérieure à la domination française se traduit par un net retour aux constitutions royales de 1770 avec l'abolition du code napoléonien et la reconfirmation de la législation contre les différentes professions de foi. Encore une fois, les intellectuels de l'époque recueilleront et exprimeront, chacun à sa manière, le malaise de la société piémontaise face aux retombées politiques et culturelles propres à la restauration: les érudits et les savants de l'époque, tels Giovanni Plana, Amedeo Avogadro, Amedeo Peyron; montrèrent, chacun à travers sa propre sphère d'intérêt culturel, une attention marquée pour la situation politique et sociale de leur temps, qui couvait alors la rébellion manquée de 1821.

L'écrivain Silvio Pellico qui, de la collaboration assidue au journal libéral "Il Conciliatore" passa à un comportement plus intimiste dans la rédactions de "Le mie Prigioni", écrites dans sa demeure de via Barbaroux, restera emprisonné pendant de longues années au Spielberg.

Le renouveau tant sollicité, bien que modéré pour un "rajeunissement" de la vie administrative, juridique et économique, trouve un appui en la personne de Carlo Alberto. Aux changements politiques et institutionnels occasionnés par la concession du Statut en 1848, participèrent des hommes politiques tels Federico Sclopis, Luigi Des Ambrois, Ottavio Thaon di Revel.

L'économie sort des à léthargie grâce à la politique de Cavour et à la croissance du systéme productif qui oriente l'industrie vers le groupement d'usines et vers une organisation du type capitaliste. Par ailleurs, la promotion de l'initiative privée invite les propriétaires terriens à spéculer en quelque mesure dans le secteur du bâtiment: la construction des barrières de l'octroi de 1853 représente un élément circonscripteur de l'expansion indiscriminée du bâtiment.

Tout comme les siècle précédents, les actions de charité faites en faveur des besoins sociaux (assistance aux pauvres et aux malades), continuent d'être aux mains des organismes de bienfaisance et des initiatives religieuses ou privées. La Piccola Casa della Divina Provvidenza, fondée par Giuseppe Cottolengo en 1831, poursuit encore de nos jours la philosophie philanthropique de charité et de volontariat qui était à l'origine de sa création.

Parmi les nombreux encouragement à l'encontre de la floraison de la culture, dont cette première moitié de siècle se veut l'instigatrice, le domaine des arts bénéficie d'une attention toute particuliére. Le sculpteur turinois Carlo Marocchetti est l'auteur du célèbre "Caval'd brons", un des symboles de la ville peut-être aussi cher aux coeurs des turinois que la Mole Antonelliana. Le première guerre d'indipéndance de 1848 interrompt ce moment de ferveur culturelle et artistique, et se fait entendre dans l'hymne national de Mameli, sur les notes musicales du "maestro" Novaro, commémoré sur la plaque de via XX septembre. En cette période de guerre, la ville se souvient d'un autre nom: celui du général Alessandro Lamarmora, fondateur du corps des Bersaglieri.

Après le défaite de Novare et la ratification du traité du paix avec l'Autriche (1850), Turin assume un rôle culturel et politique à l'échelle nationale et atteint son point culminant en 1861 lorsqu'elle est choisie comme capitale avec la proclamation de l'Unité d'Italie.

L'Italie unifiée a des besoins industriels et commerciaux nécessitant le réaménagement du réseau de distribution des matières premiérs et des marchandise sur tout le territoire; le chemin de fer, très utilisé, accélère le développement et l'agglomération urbaine. Le terminus du réseau ferroviaire, en plei coeur de la ville s'affirme, avec la construction de la Gare Centrale de Porta Nuova, comme exemple de solutions architectoniques d'avant-garde où les exigences esthétiques et fonctionnelles se fondent harmonieusement. L'architecture de cette époque est orientée vers l'emploi expérimental de nouveaux matériaux, comme le fer et le verre, permettant des réalisations audacieuses et jusqu'alors avec la fantaisie conceptuelle d'un architecte, jette un défi aux nouvelles tendances avec la construction de la Mole Antonelliana, en démontrant qu'il est possible d'utiliser la maçonnerie traditionnelle pour ériger des édifices au plan singulier.

Pendant cette période, l'essor industriel repose en partie sur la recherche et les découvertes dans le domaine scientifique, notamment dans le secteur pharmaceutique: Ascanio Sobrero fut l'inventeur, avec Nobel, de la nitroglycérine mais ne sut jamais prévoir son utilisation sur les champs de bataille; en revanche, l'application de son invention dans le domaine de la médicine lui vaut la peine d'être rappelé.

Cette étape historique, profondément marquée par la brève période de Turin à la ville de Florence, Turin traverse un passage à vide et ce aussi bien dans la vie sociale et économique que dans la vie politique et culturelle. La ville ne reprend du souffle qu'au cours des vingt dernières années du siècle à travers la naissance des premiers grands groupes industriels, les fonderies, les industries textiles et métallurgiques et à travers l'industrie du bâtiment qui s'affirme entant que nouveau pôle de développement. Ainsi, la ville entre de plein pied dans sa première période industrielle ramifiée dans plusieurs directions: les plaques commémoratives n'oublient ni Galileo Ferraris, le plus haut personnage de la culture scientifique-industrielle, ni Francesco Cirio, le "roi des conserves" (représenté dans une singulière plaque style art nouveaux), qui enseigna aux agriculteurs italiens de "nouveaux commerces, de nouvelles voies, de nouveaux marchés".

Dans le domaine de l'instruction et notamment de l'édition pour l'enfance, voici deux personnages emblématiques de la tradition turinoise: Edmondo De Amicis et Emilio Salgari: sur la plaque de la maison donnant sur corso Casale, où il vécut dans une "pauvreté affligeante", un des voiliers qui peuplèrent ses nombreux romans d'aventure y est représenté sculpté.

Frédérique Nietzsche est rappelé par on bref séjour intense à Turin (entre 1888 et 1889); dans une de ses lettres il trace le portrait de notre ville en mentionnant deux de ses aspects fondamentaux, "la paix aristocratique" et le "goût unitaire qui s'étend jusque dans la couleur".

Le parcours des événements et les transformations qui ont forgé la ville à travers la lecture des plaques commémoratives devient de plus en plus ardu avec l'arrivée du XXe siècle, à cause du changement de l'état d'esprit qui se manifeste dans la mentalité des Turinois. Pour eux, les événements ne sont guère plus que des étapes fonctionnelles vers un développement futur et ne représentent souvent qu'un mauvais souvenir à ne plus répéter: les conflits à l'échelles mondiale, le fascisme, les sacrifices pour la libération du Pays.

L'industrie profite énormément de l'éclatement de la première guerre mondiale, notamment dans le secteur de l'automobile: la marque Fiat rappelle un grand nombre d'ouvriers qui passe de 4000 effectifs en 1914 à 40000 effectifs en 1918. C'est au cours de ces années que Fiat réalise la construction des usines du Lingotto, une des premières réalisation de l'architecture industrielle du début du XXe siècle.

Les années de la deuxième guerre mondiale sont déchirées dans le conflit opposant les différents courants d'intervention et de non-intervention: Cesare Battisti est l'un des nombreux personnages engagé dans la lutte pour la défense des valeurs nationales contre la domination étrangère, que la plaque de la rue homonyme n'oublie pas. A l'Hôtel de Ville on peut lire gravé dans le marbre le Bulletin de la Victoire signé par le Commandant en chef de l'armée italienne Armando Diaz.

Sur le plan culturel, les premières décennies du vingtième siècle donnent naissance à un véritable cercle de penseurs et d'intellectuels qui dicteront les théories de la naissance des mouvements de syndicats et de la lutte ouvrière. La plaque de la place Carlina commémore Antonio Gramsci, fondateur de "Ordine Nuovo" et de "L'Unità", en tant que "guide pour la liberté et le socialise, forgeur du parti communiste". Piero Gobetti, que l'on associe souvent à Gramsci, s'oppose, dans sa brève existence, au fascisme en herbe à travers ses nombreux écrits et les revues qu'il a fondé.

Mais le Turin de cette époque est aussi la ville crépusculaire et lyrique des poètes: -Guido Gozzano- "chanta la ville de Turin avec la tendresse affectueuse de ses vers".

Turin est aussi la patrie de personnages qui laisseront des marques profondes dans le domaine musical: Alfredo Casella qui fuit l'un des premières musiciens en Italie à ressentir le besoin d'un renouveau de la musique instrumentale.

L'écrivain Cesare Pavese reste le symbole contradictoire de l'engagement politique et du malaise existentiel; c'est une figure emblématique de la Turin sortant de la période dominée par Gobetti et c'est l'un des plus grands écrivains italiens de notre siècle.

Le régime, transformé en véritable dictature, frappe aussi le quotidien "La Stampa", fondé par Alfredo Frassati, pendant longtemps bâillonné à cause de ses orientations nettement rangées du côte de l'opposition. Ce sont des années de durs combats: les incursions des brigades fascistes donnent lieu à de véritable carnages. Celui du 18 décembres 1922 est rappelé sur les plaques, notamment sur la place qui lui est dédiée. A la Gare Centrale de Porta Nuova la plaque n'oublie pas les déportés qui, de là, partirent en wagons blindés vers les lagers et les camps de concentration nazis.

Turin fut une des ville les plus antifascistes de l'Italie, mais c'est au cours de la deuxième guerre mondiale que la Résistance prend la forme d'un véritable mouvement organisé jusqu'au moment culminant de la Libération, célébra l'attribution de la médaille d'or à la ville qui, "pendant 19 mois opposa une vive résistance à l'oppression par son dédain des flatteries et sa rébellion aux menaces".

La période de l'après guerre laisse la ville exténuée, luttant contre la famine, la pauvreté le chômage et les effets dévastateurs des bombardements. En cette pénible époque de reconstruction, Fiat dirigera l'économie de la ville en la transformant en capitale du travail.

Depuis les années 50, l'industrie de la métallurgie mécanique turinoise consolide son hégémonie en pénétrant sur le marché international. Le centenaire de l'Unité d'Italie, en 1961, fournit le prétexte à la célébration de la poussée économique: dans l'ensemble architectonique dénommé Italia 61, sur la rive gauche du Pô, surgissent des édifices hautement conceptuels, parmi lesquels le Palazzo del Lavoro de Pierluigi Nervi et le Palazzo a Vela de Annibale et Giorgio Rigotti.

L'essor industriel voit surgir un flot de forte immigration et le développement chaotique de la ville fait tache d'huile. De nouveaux quartiers apparaissent comme La Falchera, Lucento, le Vallette, pendant longtemps véritables cités-dortoirs qui étaient conçus à l'origine comme des centres urbains autosuffisants.

Les années 70 sont les années de plomb de la révolte et du terrorisme: après une longue période de silence, où rien n'est apparemment digne d'être mentionné, les noms des nouvelles victimes des "années de plomb" viennent s'ajouter au nombre de plaques citadines, dont celle consacrée au Procurateur de la République Bruno Caccia, tué dans le guêt-apens de 1983, qui nous rappelle que Turin a souffert sous la violence et les brimades de la criminalité organisé.